Accompagnement au tribunal de Tegucigalpa. Suivi du cas.

Accompagnement au tribunal de Tegucigalpa. Suivi du cas.

Par Marcel Anderegg

Premier témoignage de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS
Marcel Anderegg a été volontaire de PWS dans le cadre du projet PROAH au Honduras pendant six mois en 2014. PWS a fait partie de ce projet entre 2011 et 2015. Il est titulaire d’un master en sciences agraires de l’EPFZ et dirige aujourd’hui l’Association suisse des ingénieurs agronomes et des ingénieurs en technologie alimentaire (ASIAT).
Il s’agissait d’un incident violent, de ceux qui se produisent presque quotidiennement au Honduras : un soir, fin mai 2012, Ebed Jassiel Yánez, quinze ans, s’est faufilé en dehors de la maison de ses parents pour retrouver sa petite amie. Sans la permission de son père, il a pris sa moto et s’est lancé dans la nuit de Tegucigalpa. C’est l’amour qui l’a conduit à cette action, qui s’est malheureusement tristement terminée. Arrivé à destination, il a attendu en vain, son amoureuse n’ayant pas réussi à sortir sans se faire voir. L’adolescent a ensuite pris le chemin du retour, passant devant un poste de contrôle militaire mobile et le traversant sans s’arrêter. Le lieutenant commandant a ordonné à ses troupes lourdement armées et encapuchonnées de se lancer à sa poursuite.
Tâches durant la mission au Honduras :
Accompagnement physique et téléphonique de communautés rurales et de leurs organisations ainsi que de défenseur·e·s des droits humains. Documentation et rapports pour le travail d’information de PWS en Suisse. Participation ponctuelle au travail de réseautage avec des acteurs nationaux et internationaux au Honduras.

Voulant forcer le motocycliste à s’arrêter, ils ont ouvert le feu après seulement quelques mètres. Après avoir été touché par une balle qui est entrée dans sa tête par le cou, le garçon est tombé au sol. Les soldats se sont brièvement arrêtés et ont quitté les lieux immédiatement, au lieu d’appeler à l’aide. Environ deux heures plus tard, ils sont revenus pour ramasser les douilles de cartouches qui traînaient, qu’ils ont jetées de la voiture sur le chemin du retour. Cependant, heureusement, un témoin a pu trouver deux de ces douilles et l’examen balistique a ensuite révélé que l’une d’entre elles appartenait au projectile fatal tiré par l’arme d’Elezear Abimael Rodríguez. Ce dernier a donc été inculpé d’homicide et d’abus d’autorité par le ministère public et condamné à 16 ans de prison le 15 mars 2015.

Les accompagnateurs·trices internationaux de PROAH accompagnent le cas

La famille Yánez a été représentée au tribunal non seulement par le ministère public mais aussi par l’avocate Karol Cárdenas de l’organisation de défense des droits humains COFADEH (Comite de Familiares de Detenidos-Desaparecidos en Honduras). La famille a également été accompagnée par les volontaires de PWS/PROAH depuis la première audience en juin 2012. Lors de ma mission en automne 2014, j’ai poursuivi cet accompagnement et ai ainsi passé de nombreuses heures aux côtés de Don Wilfredo Yánez, le père de la victime, et de Karol. Au début, j’ai eu un peu de mal à suivre les négociations. D’une part, je connaissais mal le système judiciaire hondurien, qui est très complexe. D’autre part, je ne connaissais pas (encore) les nombreux termes juridiques. J’ai essayé de ne rien laisser paraître et ai espéré pouvoir faire une différence juste en étant présent. Ce procès est devenu une partie importante de la vie de Don Wilfredo, mais il a mentionné à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas se venger, mais uniquement rendre justice. Il nous a toujours beaucoup remerciés pour notre accompagnement et était convaincu que l’observation et la présence internationales avaient un effet.

Les parents Yánez avec une photo de leur fils assassiné. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

Le procès a été très difficile, surtout pour les proches de la victime. Comme dans de nombreux procès, les audiences ont été reportées à plusieurs reprises, l’ensemble du processus a été ralenti, les preuves présentées par l’accusation ont été discréditées et des tentatives ont été faites pour créer la confusion. Ce sont des stratégies bien connues des avocats des forces armées de l’État. C’était un cas emblématique et on espérait que d’autres responsables que l’auteur seraient traduits en justice. Le meurtre de l’adolescent ne pouvait être nié car il y avait un cadavre. Mais en fin de compte, c’est une fois de plus un seul soldat qui a dû porter le chapeau.

Défaite ou justice?

Au moins, il y a eu une condamnation, ce qui peut être considéré comme un succès dans un pays où, sur 100 homicides, seuls quatre sont entièrement résolus. Toutefois, si ceux qui donnent les ordres restent en liberté et au pouvoir, la situation générale ne changera pas si vite, et malheureusement, peu de choses ont changé depuis mes mois passés sur le terrain. Dire au revoir à Don Wilfredo Yánez à la fin de ma mission a été un moment difficile. C’était une personnalité impressionnante. Malheureusement, il a depuis succombé à un cancer.

Les parents Yánez en conversation avec l'avocate Karol Cárdenas. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

Souvenirs des salles d’audience de Tegucigalpa

Comme nous étions là en tant qu’observateurs neutres, j’ai commencé à parler à l’avocat des forces armées pendant les pauses. Il a toujours été très amical avec moi, l’échange était stimulant et il a même exprimé son admiration pour notre engagement. Mais il a également qualifié notre travail de dangereux, ce qui aurait pu être perçu comme une menace subtile, mais je n’en étais pas conscient à ce moment-là[1]. Une situation particulière s’est produite le matin avant le prononcement de la sentence. L’un des accusés est apparu en uniforme militaire. Nous y étions allés un peu plus tôt et je lui ai demandé si je pouvais le prendre en photo. Il a dit oui et a posé fièrement. Lorsque ses avocats sont arrivés, ils l’ont renvoyé chez lui, plutôt indignés, et il est revenu en civil. L’image d’un militaire accusé ne devait pas transparaître. Lorsque je suis ensuite allé aux toilettes pendant une pause, il m’a suivi et m’a supplié de supprimer la photo, ce que j’ai fait immédiatement.
«Les balles n’éduquent pas. Les balles tuent.» Un graffiti à Tegucigalpa qui ne correspond malheureusement que trop bien à la réalité. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

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[1] Le projet PROAH a reçu à plusieurs reprises des menaces et des insinuations sur le manque de légitimité de sa présence. PWS en a tiré les leçons pour le développement du projet ACO-H. Aujourd’hui, PWS dispose d’une accréditation légale au Honduras et est donc légitimée à travailler dans les institutions publiques telles que les tribunaux ou les espaces publics.

Bulletins Info 20 ans de PWS

Bulletin Info 20 ans de PWS - Juillet 2021

Le 19 juillet 2001 a eu lieu l’assemblée pour la fondation de l’association Peace Watch Switzerland.  L’accompagnement de réfugiés guatémaltèques de retour du Mexique dans les années 1990 a marqué les débuts de PWS. Ici vous pouvez savoir plus sur la genèse, les développements actuels et le travail d’accompagnement dans les pays du projet. Ici aussi disponible en PDF.

Situation du Covid-19 au sein de PWS / UPDATE février 2021

Situation du Covid-19 au sein de Peace Watch Switzerland (PWS)

Update février 2021

Comme toutes les organisations en Suisse, PWS est touchée par la crise du Covid-19. La pandémie limite le travail dans les projets et affecte les activités de PWS. PWS fait tout son possible pour protéger les volontaires et les membres de l’équipe en Suisse et au sein des projets et pour continuer, ou reprendre, le travail d’accompagnement.

Présence de PWS à l’étranger

Projet Honduras

En septembre 2020, PWS a repris le travail d’accompagnement physique au Honduras. Les accompagnements ont été adaptés en fonction de la situation due au Covid-19 dans tous les domaines nécessaires : les voyages ne se font plus dans des bus publics mais avec des véhicules personnels et des chauffeurs, et les volontaires ne passent plus la nuit dans les communautés accompagnées. Les règles de distance physique sont respectées et des masques de protection et du désinfectant sont utilisés. PWS peut ainsi être à nouveau présente dans les communautés, accompagner les visites des défenseurs des droits humains auprès des autorités et assister aux audiences dans les tribunaux. Sur notre blog, vous trouverez des articles sur le travail d’accompagnement et sur la situation au Honduras. À partir de mars 2021, quatre volontaires internationaux de Suisse, d’Allemagne, de Colombie et d’Argentine feront à nouveau partie de l’équipe de PWS au Honduras.

Projet Palestine/Israël EAPPI

Depuis mars 2020, aucun·e EA suisse n’a été mandaté·e· en Palestine/Israël. En janvier 2021, PWS a décidé de ne pas envoyer de nouveaux·nouvelles EAs sur le terrain avant septembre 2021. Nous ne savons pas encore quand pourra être organisée la prochaine formation pour les volontaires intéressé·e·s. Les conditions pour les formations et les missions suivent les mesures et les directives de sécurité de la Suisse, et pour les missions, également celles d’Israël et de la Palestine. Ces dernières doivent être respectées et la protection des volontaires, de la population locale et du personnel local doit être garantie.

Israël et la Palestine sont aux prises avec une troisième vague importante du coronavirus, même si la campagne de vaccination en Israël bat son plein. La Palestine n’a ni l’argent ni les infrastructures nécessaires pour acheter et distribuer suffisamment de vaccins. L’Autorité palestinienne est en contact avec divers fabricants de vaccins et organisations afin d’obtenir le vaccin pour la population palestinienne dans les Territoires occupés, et a reçu les 5’000 premières doses du vaccin russe Spoutnik V à la fin du mois de janvier 2021. Toutefois, elle ne sait pas encore quand elle recevra des doses supplémentaires.

EAPPI respecte les restrictions des autorités israéliennes et palestiniennes sur le terrain, et le bureau de Jérusalem reste en communication étroite avec les contacts locaux de tous les placements. EAPPI a également uni ses forces à celles d’autres organisations locales de défense des droits humains. Ensemble, elles cherchent des alternatives pour offrir une protection à la population locale pendant la pandémie du Covid-19, et pour continuer à mettre en lumière les violations des droits humains. Pour toute question complémentaire, veuillez contacter la responsable du projet, Sarah Slan.

PWS en Suisse

En Suisse, PWS suit les directives et les mesure de protection de la Confédération concernant le Covid-19 au sein des bureaux de l’EPER à Zurich. Nous sommes en télétravail et notre travail de communication et nos événements sont menés essentiellement en ligne.

Nous continuerons à vous informer de la situation par ce biais. Merci beaucoup pour votre solidarité !

Prenez soin de vous !

PWS, le 5 février 2021

COVID-19 Update du Projet Honduras

Update Covid-19 : Impacts de la pandémie sur le travail du projet Honduras et sur les activités de Peace Watch Switzerland (PWS)

PWS, octobre 2020

La pandémie du Covid-19 limite le travail dans les projets et affecte les activités de PWS. PWS fait tout son possible pour protéger les volontaires et les membres de l’équipe en Suisse et au Honduras. En même temps, il est extrêmement important pour nous de ne pas laisser les personnes accompagnées livrées à elles-mêmes. En tant qu’organisation de défense des droits humains travaillant dans des contextes fragiles et touchés par des conflits, nos principes de travail consistent à nous adapter aux situations difficiles et changeantes et à assurer une continuité et une stabilité.

Activités de PWS en Suisse

En Suisse, PWS suit les directives et les mesure de protection de la Confédération concernant le Covid-19 au sein des bureaux de l’EPER à Zurich. Notre travail de communication et nos événements sont menés essentiellement en ligne, ou en accord avec le respect des normes de protection. Sur le site internet de PWS, www.peacewatch.ch, nous vous informons sur les impacts du Covid-19 sur notre travail au sein des projets.

Projet au Honduras

Covid-19 au Honduras : En raison de la pandémie du coronavirus, le gouvernement hondurien a imposé un couvre-feu le 16 mars 2020, qui n’a été assoupli qu’au mois d’août. Depuis lors, les frontières régionales ont été progressivement rouvertes. Cette évolution ne coïncide pas avec l’évolution épidémiologique du pays et de la région. Il n’y a pas eu de réelle diminution du nombre d’infections, mais il n’a plus été possible de maintenir le couvre-feu. La protection contre le Covid-19 est donc à présent en grande partie une question de responsabilité individuelle. Tout le monde sait qu’en cas d’infection avec des complications, une bonne prise en charge des soins ne serait accessible qu’aux personnes très privilégiées. La population hondurienne est également livrée à elle-même pour se nourrir. Sur notre blog www.peacewatch.blog, vous pouvez lire les rapports de nos volontaires au Honduras.

Impacts directs sur le travail d’accompagnement du projet de PWS, ACO-H : De mi-mars à début septembre, PWS n’a pas pu assurer un accompagnement physique sur le terrain. Pendant cette période, le projet et l’équipe de PWS ont accompagné via des appels téléphoniques les communautés et les défenseur·e·s des droits humains dans le sud du pays. En juillet, PWS a reçu un laissez-passer pour les voyages professionnels, qui est entré en vigueur en septembre grâce à l’assouplissement des mesures. À partir de la mi-septembre, le personnel de PWS au Honduras est autorisé à se rendre dans d’autres départements. PWS a élaboré un concept de protection du Covid-19 avec des règles d’hygiène strictes (voir plus bas dans le texte). Le 28 septembre, notre équipe est partie pour une première mission d’accompagnement dans deux communautés et le Réseau des avocates dans le sud du pays. Les accompagnateurs·trices tout comme les personnes accompagnées ont été très heureuses de se retrouver après cette longue pause. Les situations de menace actuelles dans deux communautés ont encore démontré la nécessité de notre présence.

La situation de l’équipe internationale : Après le début de la pandémie, PWS est resté sur place avec une équipe d’accompagnement réduite. Deux Suisses avaient achevé leur mission en mars et ont pu rentrer en Suisse grâce à un vol de rapatriement de la Confédération. Un volontaire allemand a également souhaité être rapatrié en mai et travaille dès lors à temps partiel pour l’équipe de PWS au Honduras depuis Berlin. Dès que la situation le permettra, il souhaite retourner au sein du projet au Honduras et prolonger son mandat jusqu’à la moitié de l’année 2021. Les deux volontaires d’Espagne et d’Argentine sont resté·e·s au Honduras et ont maintenant repris le travail d’accompagnement. Avec prudence, PWS commence dès à présent à chercher de nouveaux et nouvelles accompagnateurs·trices des droits humains pour la période commençant en été 2021.

La situation de l’équipe de projet hondurienne : Les trois employé·e·s hondurien·ne·s de PWS ont réagi aux changements dramatiques avec une admirable prudence et une grande flexibilité. Ils et elles mettent une priorité absolue à prévenir une possible infection de l’équipe, ainsi que d’eux-mêmes et de leurs familles, et surveillent la situation de très près.

Mesures de protection du Covid-19 pour le travail d’accompagnement de PWS au Honduras : Le travail d’accompagnement et la présence physique dans les communautés ont été ajustés comme suit :

  • Les volontaires ne voyagent plus dans les bus publics, mais dans une voiture louée avec chauffeur.
  • A part le chauffeur et deux volontaires, personne d’autre ne voyage dans cette voiture.
  • Les masques de protection sont obligatoires.
  • Les volontaires ne passent plus la nuit dans les communautés ; les visites sont ponctuelles et durent 2 à 3 heures.
  • Les personnes qui assistent aux réunions dans les communautés suivent également les mesures de protection, telles que le port du masque et l’hygiène des mains. Les communautés reçoivent du matériel de protection via un projet financé par l’UE auquel PWS participe avec l’EPER-Honduras et l’organisation hondurienne ACI-Participa.
  • Les règles de distance physique sont respectées.
  • Les communautés accompagnées doivent demander explicitement la visite et la présence physique de PWS et être prêtes à respecter les mesures de protection.
  • Il doit être possible de respecter les règles de distance physique lors de l’accompagnement de manifestations, de réunions ou d’audiences judiciaires.

Modifications du budget : En raison du rapatriement (partiel) de l’équipe internationale, les coûts des contributions mensuelles ainsi que les coûts directs de mission ont été temporairement réduits. En raison de la suspension de l’accompagnement physique de mars à septembre, les frais de transport et de déplacement ont également diminué. Le déplacement professionnel de la coordinatrice depuis la Suisse, qui était prévu au mois de mars, a également été annulé. D’autre part, les coûts de transport et d’infrastructure pour le travail d’accompagnement de l’équipe internationale, adaptés à la situation du Covid-19, augmenteront à partir de septembre, et les mesures d’hygiène pour le bureau et le personnel entraîneront des coûts supplémentaires. Les coûts de rapatriement de trois volontaires augmenteront également les dépenses pour l’année en cours. Les réductions de certaines dépenses et les coûts supplémentaires engendrés par d’autres devraient s’équilibrer d’ici la fin de l’année.

En ce qui concerne les recettes, nous n’avons apporté aucun changement au budget.

 

Situation du Covid-19 au sein de PWS / Update octobre 2020

Situation du Covid-19 au sein de Peace Watch Switzerland

Update octobre 2020

Comme toutes les organisations en Suisse, PWS est touchée par la crise du Covid-19. La pandémie limite le travail dans les projets et affecte les activités de PWS. PWS fait tout son possible pour protéger les volontaires et les membres de l’équipe en Suisse et au sein des projets et, si possible, pour reprendre le travail d’accompagnement.

Présence de PWS à l’étranger

Projet Honduras

L’équipe internationale de PWS Honduras est aujourd’hui composée de deux volontaires, qui avaient décidé au printemps de rester dans le pays. En juillet, PWS Honduras a reçu un laissez-passer officiel, qui a été mis en vigueur début septembre en raison de la lente réouverture au Honduras. Sur la base de cet avancement, PWS a décidé de reprendre le travail d’accompagnement physique. Le 28 septembre, notre équipe est partie pour une première mission d’accompagnement dans deux communautés et le Réseau des avocates dans le sud du pays.

Les accompagnements sont adaptés à la situation du Covid-19 dans tous les domaines nécessaires : les voyages se font uniquement avec des véhicules privés et des chauffeurs, les volontaires ne passent pas la nuit dans les communautés accompagnées. Les règles de distance physique sont respectées et des masques de protection et des désinfectants sont utilisés. Les communautés et les organisations nous ont signalé que la présence physique est souhaitée et nécessaire, même dans ces circonstances.

Projet Honduras

L’équipe internationale de PWS Honduras est aujourd’hui composée de deux volontaires, qui avaient décidé au printemps de rester dans le pays. En juillet, PWS Honduras a reçu un laissez-passer officiel, qui a été mis en vigueur début septembre en raison de la lente réouverture au Honduras. Sur la base de cet avancement, PWS a décidé de reprendre le travail d’accompagnement physique. Le 28 septembre, notre équipe est partie pour une première mission d’accompagnement dans deux communautés et le Réseau des avocates dans le sud du pays.

Les accompagnements sont adaptés à la situation du Covid-19 dans tous les domaines nécessaires : les voyages se font uniquement avec des véhicules privés et des chauffeurs, les volontaires ne passent pas la nuit dans les communautés accompagnées. Les règles de distance physique sont respectées et des masques de protection et des désinfectants sont utilisés. Les communautés et les organisations nous ont signalé que la présence physique est souhaitée et nécessaire, même dans ces circonstances.

Projet Palestine/Israël EAPPI

Depuis mars 2020, plus aucun EA suisse n’a été en mission en Palestine/Israël. PWS n’enverra pas de nouveaux·elles volontaires sur le terrain avant avril 2021. De plus, la formation prévue en octobre a dû être reportée et nous ne savons pas quand la prochaine pourra avoir lieu. Les conditions pour les formations et les missions suivent les mesures et les directives de sécurité de la Suisse, et pour les missions, également celles d’Israël et de la Palestine. Ces dernières doivent être respectées et la protection des volontaires, de la population locale et du personnel local doit être garantie.

Israël et la Palestine doivent actuellement faire face à une deuxième vague du Covid-19, plus grave que la première. EAPPI respecte les restrictions des autorités israéliennes et palestiniennes sur le terrain, et le bureau de Jérusalem reste en communication étroite avec les contacts locaux de tous les placements. EAPPI a également uni ses forces à celles d’autres organisations locales de défense des droits humains. Ensemble, elles cherchent des alternatives pour offrir une protection à la population locale pendant la pandémie du Covid-19, et pour continuer à mettre en lumière les violations des droits humains. Pour toute question complémentaire, veuillez contacter la responsable du projet, Sarah Slan.

Projet Guatemala

PWS a remis le projet à l’organisation genevoise Km207 fin 2019. Le financement contractuel des donateurs institutionnels suisses à ACOGUATE se poursuivra jusqu’en 2021. En raison de la crise du Covid-19, ACOGUATE a dû mettre en suspens le travail d’accompagnement physique jusqu’à nouvel ordre, mais reste en contact étroit avec les personnes et communautés accompagnées.

Jusqu’à fin mars, PWS avait encore deux volontaires suisses en mission avec ACOGUATE sur le terrain. Les deux volontaires avaient commencé leur mission en 2019 et sont rentrées en Suisse au début du mois d’avril avec un vol de rapatriement.

Projet Colombie

PWS a clôturé le projet à la fin du mois de juin 2020. Les deux Suissesses, qui étaient en mission sur le terrain depuis janvier 2020, sont rentrées en Suisse le 22 mars dernier. La Colombie a été gravement touchée par la pandémie, et des régions entières subissent encore de fortes restrictions dans leur liberté de mouvement. Notre ancienne organisation partenaire, Pensamiento y Acción Social (PAS), est en contact permanent avec les communautés que PWS a accompagnées jusqu’en mars 2020.

PWS en Suisse

En Suisse, PWS suit les directives et les mesure de protection de la Confédération concernant le Covid-19 au sein des bureaux de l’EPER à Zurich. Notre travail de communication et nos événements seront menés essentiellement en ligne. Notre Assemblée générale 2020 s’est déroulée le 16 octobre dernier en présentiel, dans le respect des mesures de protection.

Nous continuerons à vous informer de la situation par ce biais. Merci beaucoup pour votre solidarité !

Restez en bonne santé !

PWS, 5 octobre 2020

Portrait de volontaire Honduras

Portrait de volontaire Honduras 2020

Ueli Locher s’est engagé avec Peace Watch Switzerland pendant six mois en 2019 en tant qu’accompagnateur des droits humains au Honduras. Dans le portrait suivant, il nous parle de ses experiences et des connaissances acquises au cours de son mandat. Ici aussi disponible en PDF.

COVID-19 Update du projet Honduras

COVID-19: Impacts de la pandémie sur le travail du projet Honduras et sur les activités de Peace Watch Switzerland (PWS)

Update JuIn 2020

La pandémie de la COVID-19 limite le travail dans les projets et affecte les activités de PWS. PWS fait tout son possible pour protéger les volontaires et les membres de l’équipe en Suisse et au sein des projets. En même temps, nous ne voulons pas abandonner la population locale au Honduras. En tant qu’organisation de défense des droits humains travaillant dans des contextes fragiles et touchés par des conflits, nos principes de travail consistent à nous adapter aux situations difficiles et changeantes et à assurer une continuité et une stabilité. Nous vous donnons ici un aperçu de la situation actuelle et des mesures prises jusqu’à présent.

Activités de PWS en Suisse

En Suisse, PWS suit les directives et les mesure de protection de la Confédération suisse concernant la COVID-19. A la mi-mars, l’équipe de PWS a décidé de travailler à distance depuis la maison, et retourne depuis mai sporadiquement au bureau qui se trouve au sein de l’EPER. Tous les événements auxquels PWS aurait dû participer ont été annulés. Notre travail de communication se limite à la communication en ligne et aux médias imprimés. Sur notre site internet, nous fournissons des informations actualisées sur les impacts de la pandémie sur notre travail dans les projets, nous relayons des informations du Honduras, des communautés accompagnées par PWS et des expériences de terrain de nos volontaires.

Projet au Honduras

COVID-19 au Honduras

En raison de la pandémie, le gouvernement hondurien a imposé un couvre-feu le 16 mars 2020, qui a été mis en place jusqu’à fin mai. Les frontières et les aéroports restent encore fermés aujourd’hui. San Pedro Sula et d’autres centres urbains du nord-est du pays, où la propagation a été jusqu’à présent la plus grave, sont fermés. Début juin, 5’527 infections avaient été diagnostiquées au Honduras, 225 décès par la COVID-19 et 563 personnes infectées ont été guéries. Le système de santé ne serait pas en mesure de fournir des soins médicaux adéquats. Pas plus tard que l’année dernière, le gouvernement a adopté une législation accélérée pour réduire le financement des soins de santé publics. Les salaires des employé·e·s ont été particulièrement touchés. Alors que l’approvisionnement alimentaire est garanti pour les personnes ayant un certain pouvoir d’achat malgré l’augmentation des prix, la population pauvre des villes n’a pas de revenus et donc pas de nourriture. Dans les campagnes aussi, l’approvisionnement est difficile et les marchés et les voies de transport sont fermés. Malgré la distribution de nourriture par l’armée, environ 1,5 million de personnes en situation d’extrême pauvreté peuvent difficilement subvenir à leurs besoins. Vous pouvez également lire les articles de nos volontaires sur notre blog à ce sujet.

Impacts directs sur le travail d’accompagnement du projet de PWS ACO-H

Le 14 mars, l’équipe du projet de PWS au Honduras a décidé de suspendre le travail d’accompagnement physique jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure vise à prévenir le risque d’infection parmi les volontaires, mais aussi à empêcher la propagation du virus de la capitale aux communautés plus éloignées par l’intermédiaire des volontaires. PWS maintient toutefois une communication continue avec les personnes de contact des communautés accompagnées. Plusieurs conversations téléphoniques ont lieu chaque semaine. PWS est donc actuellement passé à un accompagnement à distance. PWS continue de documenter la situation et de transférer les informations. La communication et la coordination avec les organisations et plateformes partenaires se font de manière virtuelle.

La situation de l’équipe internationale

A la mi-mars, l’équipe internationale de PWS au Honduras était composée de cinq personnes : deux Suisses, dont l’un venait de terminer sa mission mais ne pouvait plus quitter le pays ; une Espagnole avec un contrat se terminant en juin 2020 ; un Allemand et une Argentine avec un contrat allant jusqu’à début 2021. Les deux Suisses sont rentrés peu avant Pâques sur un vol de rapatriement du DFAE. L’Allemand est rentré à la fin du mois d’avril et travaille maintenant pour PWS depuis Berlin. Pour l’instant, les deux volontaires d’Espagne et d’Argentine ont désiré rester au Honduras. Elles respectent les règles du couvre-feu de manière exemplaire et font tout leur possible pour éviter de se mettre et de mettre les autres en danger afin de poursuivre le travail du projet autant que possible.

La situation de l’équipe de projet hondurienne

Les trois employé·e·s hondurien·ne·s de PWS ont réagi avec une remarquable prudence et beaucoup de flexibilité aux changements. Ils·elles accordent la plus haute importance à la prévention de l’infection au sein de l’équipe, mais aussi entre eux et dans leurs familles, et surveillent de près la situation. En consultation avec PWS, ils·elles ont élaboré un plan de reprise du travail d’accompagnement pour le second semestre 2020, qui doit être mis en œuvre dès que la situation dans le pays le permettra. Ce plan a été approuvé par le comité de PWS.

Perspectives pour PWS Honduras et pour le projet ACO-H

D’un commun accord, l’équipe de projet au Honduras et celle de PWS en Suisse ont décidé des points suivants pour la mise en œuvre du projet dans les prochains mois (jusqu’à fin 2020) :

  • Le travail d’accompagnement physique avec une présence dans les communautés peut être repris au plus tôt en été 2020.
  • Pour l’instant, PWS restera sur place avec une équipe internationale réduite de deux personnes. Elle pourra reprendre le travail d’accompagnement dans les circonstances données après un retour « à la normale ».
  • Le travail d’accompagnement et la présence physique dans les communautés seront adaptés :
    → Les volontaires ne voyagent plus dans les bus publics, mais dans une voiture louée avec chauffeur.
    → À l’exception du conducteur et des deux volontaires, personne d’autre ne voyage dans cette voiture.
    → Le port du masque est obligatoire.
    → Les volontaires ne passent plus la nuit dans les communautés ; les visites sont ponctuelles et durent 2 à 3 heures.
    → Les personnes qui assistent aux réunions dans les communautés suivent également les mesures de protection telles que le port du masque et l’hygiène des mains. Les communautés reçoivent du matériel de protection via un projet financé par l’UE auquel PWS participe avec l’EPER-Honduras et l’organisation hondurienne ACI-Participa.
    → Les règles de distance sont respectées.
    → Les communautés accompagnées doivent demander expressément la visite/présence physique de PWS et être prêtes à respecter les mesures de protection.
    → Il doit être possible de respecter les règles de distance pour les volontaires lors de manifestations, de réunions ou d’audiences judiciaires.

Modifications du budget

En raison du rapatriement (partiel) de l’équipe internationale, les coûts des contributions mensuelles ainsi que les coûts de missions directs sont réduits. Pour cause de la suspension du travail d’accompagnement, les frais de transport et de voyage ont diminué au cours des mois de mars, avril et mai. Le déplacement au Honduras de la coordinatrice suisse, qui était prévu au mois de mars, a également été annulé. D’autre part, les coûts de transport et d’infrastructure de l’équipe internationale pour fournir un travail d’accompagnement adapté à la COVID-19 augmenteront à partir du milieu de l’année, et les mesures d’hygiène pour le bureau et le personnel entraîneront des coûts supplémentaires. Les coûts de rapatriement de trois volontaires augmenteront également les dépenses pour l’année en cours. Au total, PWS devra compter avec une augmentation du budget d’environ 10 %, soit 15’000 francs suisses.

En ce qui concerne les recettes, il n’y a aucun changement dans le budget. Toutefois, il n’est pas certain que nous puissions réellement réaliser toutes les recettes prévues par le budget.

PWS, le 5 juin 2020

Covid-19 chez PWS

COVID-19 chez Peace Watch Switzerland (PWS)

Update Juin 2020

Comme toutes les organisations en Suisse, PWS est touchée par la crise de la COVID-19. La pandémie limite le travail dans les projets et affecte les activités de PWS. PWS fait tout son possible pour protéger les volontaires et les membres de l’équipe en Suisse et au sein des projets.

Depuis mars, nous avons pris les mesures suivantes.

Présence de PWS à l’étranger

Projet Honduras

Les volontaires de PWS au Honduras sont confinés dans l’appartement de PWS à Tegucigalpa depuis le 16 mars et respectent les règles sanitaires strictes adoptées au Honduras. Les contacts avec les organisations et communautés accompagnées ainsi qu’avec les différents acteurs du réseau se font virtuellement. Les aéroports du Honduras ainsi que les frontières sont fermés depuis le 18 mars. Les trois collaborateurs·trices· hondurien·ne·s de PWS font du télétravail.

Sur les cinq observateurs·trices internationaux des droits de humains (acos), deux acos suisses sont rentrés en Suisse le vendredi saint avec un vol de rapatriement. Tous deux arrivaient à la fin de leur mandat. Un autre aco d’Allemagne est retourné en Europe début mai sur un vol de rapatriement britannique et travaille depuis lors avec PWS depuis Berlin. Deux acos d’Espagne et d’Argentine sont restés sur place au sein du projet au Honduras. L’appartement de PWS à Tegucigalpa est spacieux et sûr, les acos peuvent prendre soin d’eux-mêmes et suivre les mesures d’hygiène. PWS a décidé de reprendre le travail d’accompagnement avec des visites occasionnelles aux communautés et organisations du sud du Honduras avec l’équipe réduite d’acos dès que la situation le permettra. Pour ces visites d’accompagnement, tous les domaines nécessaires seront adaptés à la situation de la COVID-19 : déplacements avec véhicule privé et chauffeur, pas de nuitée dans les communautés accompagnées, distance physique, masques de protection, désinfectant. Les communautés et organisations locales nous ont signalé que la présence physique est également souhaitée et nécessaire dans ces circonstances. Nous informerons sur notre site internet de la reprise du travail d’accompagnement physique. 

De plus amples informations sur l’impact de la pandémie sur le projet au Honduras sont disponibles ici.

Projet Israël/Palestine EAPPI

Il n’y a actuellement aucun EA suisse en Palestine/Israël et PWS n’enverra pas de nouveaux·elles volontaires sur le terrain avant décembre 2020. De plus, la formation prévue en juillet a dû être reportée à octobre. Les conditions pour les formations et les missions suivent les mesures et les directives de sécurité de la Suisse, et pour les missions, également celles d’Israël et de la Palestine. Ces dernières doivent être respectées et la protection des volontaires, de la population locale et du personnel local doit être garantie.

EAPPI respecte les restrictions des autorités israéliennes et palestiniennes sur le terrain et le bureau de Jérusalem reste en communication étroite avec les contacts locaux de tous les placements. EAPPI a également uni ses forces à celles d’autres organisations locales de défense des droits humains. Ensemble, elles cherchent des alternatives pour offrir une protection à la population locale pendant la pandémie de la COVID-19, et pour continuer à mettre en lumière les violations des droits humains. Pour toute question complémentaire, veuillez contacter la responsable du projet, Sarah Slan.

Projet Guatemala

Jusqu’à fin mars, PWS avait encore deux volontaires suisses en mission avec ACOGUATE sur le terrain. Les deux volontaires avaient commencé leur mission en 2019 et sont rentrées en Suisse au début du mois d’avril avec un vol de rapatriement.

Projet Colombie

Les deux Suissesses, en fonction depuis janvier 2020, sont rentrées prématurément en Suisse le 22 mars dernier. Notre organisation partenaire à Bogotá PAS – Pensamiento y Acción Social – a décidé depuis mercredi 18 mars que le personnel ne serait plus autorisé à voyager et devrait travailler à domicile. Toute la Colombie est en quarantaine depuis le 24 mars et en tout cas jusqu’au 11 mai. Les communautés que nous accompagnons ne sont heureusement pas touchées par la COVID-19 pour le moment. Dans ce contexte, l’éloignement, tant géographique que structurel, des communautés a des aspects positifs. Toutefois, nos collègues de PAS sont quotidiennement en contact avec les communautés et vont prochainement apporter une aide humanitaire (matériel sanitaire et alimentaire (outils et semences). 

PWS a terminé le projet en Colombie fin juin.

PWS en Suisse

En Suisse, PWS suit les directives et les mesure de protection de la Confédération suisse concernant la COVID-19. A la mi-mars, l’équipe de PWS a décidé de travailler à distance depuis la maison, et retourne depuis mai sporadiquement au bureau qui se trouve au sein de l’EPER. Tous les événements auxquels PWS aurait dû participer ont été annulés. Notre travail de communication se limite à la communication en ligne et aux médias imprimés.

Nous continuerons à vous informer de la situation par ce biais. Merci beaucoup pour votre solidarité et nous vous souhaitons le meilleur pour surmonter cette crise.

Restez en bonne santé !

PWS, 4. Juin 2020