Un homme de cœur et pourtant condamné – le cas du Padre Florentino Hernández dans le sud du Honduras

Un homme de cœur et pourtant condamné - le cas du Padre Florentino Hernández dans le sud du Honduras

Par Kathrin Klöti

Sixième texte de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS
Kathrin Klöti a effectué une mission avec PWS au Honduras de mai à septembre 2021. Elle travaille dans le secteur du tourisme et est spécialisée dans le domaine du développement durable. Après avoir débuté dans la coopération internationale avec PWS, elle travaille désormais pour Helvetas dans le domaine du tourisme d’hiver durable au Kirghizistan (Asie centrale).

J’ai rencontré le Padre Florentino Hernández pour la première fois en mai 2021. En tant qu’équipe de PWS, nous lui avons rendu visite dans son centre paroissial à El Triunfo, dans le sud rural du Honduras, près de la frontière avec le Nicaragua. Le centre paroissial tient en une maison simple avec une petite cour intérieure, juste à côté de l’église locale. Quelques chiens de rue semblaient aller et venir aussi régulièrement que les membres de la paroisse des environs. Dès le premier instant, le Padre m’a semblé être un homme humble et au grand cœur. J’ai rapidement remarqué qu’il n’avait guère l’habitude de parler de lui. Les paroisses dont il s’occupe sont sa première priorité. Le bien-être de sa paroisse lui tient à cœur et il s’y emploie tous les jours, dès les premières heures de la journée.

TÂCHES DURANT LA MISSION AU HONDURAS :
Accompagnement physique et téléphonique de communautés rurales et de leurs organisations ainsi que de défenseur·e·s des droits humains. Documentation et rapports pour le travail d’information de PWS en Suisse. Participation ponctuelle au travail de réseautage avec des acteurs nationaux et internationaux au Honduras.
Accompagnatrices des droits humains de PWS auprès du Padre Florentino Hernández. Photo : PWS 2021

Engagement pour plus de justice et de participation

Outre une sécheresse persistante, l’un des principaux défis des communautés de la région du Padre Florentino Hernández est d’avoir leur mot à dire sur le développement de leur environnement. Une société minière étrangère prévoit d’exploiter de l’or sur le territoire des communautés. Elle a d’ailleurs déjà obtenu une concession de l’État hondurien à cet effet. Ce qui peut d’abord apparaître comme une cause politique a été intégrée par le Padre dans son travail pastoral : il apprend à ses paroissien·ne·s à défendre leurs droits à être entendus et à participer aux décisions, au lieu d’être « seulement » concernés par le projet minier. Or, c’est précisément ce qui ne va pas de soi dans un pays comme le Honduras, marqué par la pauvreté, l’inégalité, la corruption et l’impunité pour les personnes avec du pouvoir. Les intérêts des communautés rurales sont notoirement ignorés et la revendication de leurs droits peut rapidement conduire à la criminalisation et aux menaces.

L’affaire judiciaire

Alors que la population locale se sent soutenue par son Padre dans ses aspirations à la justice et à la participation, ce lien fort entre la paroisse et le prêtre est une épine dans le pied des responsables de l’Église – sans doute parce que ces derniers ne sont pas totalement indépendants des rapports de force politiques et économiques dans le pays. Le diocèse a donc ordonné le transfert du Padre dans une autre paroisse. Cette décision n’a pas été acceptée par les membres de la paroisse et le Padre Florentino Hernández a lui-même refusé de quitter sa paroisse. Cela est certes légitime selon le droit ecclésiastique hondurien. Néanmoins, le refus du Padre a conduit sa propre église à l’accuser d’« usurpation de fonction ».

Ma prochaine rencontre avec le Padre a eu lieu le matin de la première audience du tribunal dans la ville de Choluteca. PWS l’a déjà accompagné sur chemin jusqu’au tribunal et, bien qu’il paraisse relativement calme et posé, il a reconnu ressentir une certaine nervosité et un certain malaise. La plupart du voyage s’est déroulé en silence, car le Padre tenait à lire quelques passages de la Bible. À Choluteca, devant le tribunal local, une foule de personnes venues d’El Triunfo pour soutenir leur Padre Florentino nous attendait : dans quelques vingt-cinq bus scolaires, au moins un millier de personnes étaient venues de la région du Padre et des communautés environnantes pour faire savoir haut et fort qu’elles voulaient qu’il continue à être un prêtre pratiquant et un homme libre dans leurs communautés.

Ce jour-là, ma collègue de PWS était présente dans la salle d’audience et je suis restée dans la cour intérieure du tribunal. Il s’agit là aussi d’une forme importante de démontrer la présence internationale : cela permet à toutes les personnes qui vont et viennent de montrer que cette affaire est suivie par PWS. La foule qui s’était déplacée pour le Padre est certes restée de l’autre côté du palais de justice, séparée par une grille. Mais les gens étaient bruyants et audibles ; leur présence ne pouvait pas passer inaperçue dans la salle d’audience. J’ai été profondément impressionnée et émue par ce rassemblement.

Le Padre Florentino Hernández devant le tribunal de Choluteca. Depuis la grille, les paroissien·e·s qui ont fait le déplacement (près de 1’000) soutiennent leur Padre lors de l'audience. Photo : PWS 2021

Lors d’une autre audience, le nombre de personnes venues le soutenir devant le tribunal a encore augmenté et le Padre a finalement été acquitté. La partie plaignante a immédiatement fait appel de cette décision. Le Padre Florentino Hernández ne s’est pas laissé intimider pour autant : ma rencontre suivante avec lui a eu lieu lors d’une manifestation contre les « Zones d’emploi et de développement économique » (ZEDE), à laquelle il a participé avec de nombreux et nombreuses membres de sa paroisse.

Accompagnement international contre la criminalisation

Rétrospectivement, je peux dire que, lors de mon engagement pour PWS au Honduras, de nombreux et nombreuses défenseur·e·s des droits humains et membres des communautés que nous avons accompagné·e·s m’ont touchée. Ils et elles m’ont tous et toutes impressionnée par leur modestie et, en même temps, par la détermination avec laquelle ils·elles défendent leurs droits et ceux de leurs communautés. Dans le cas du Padre Florentino Hernández, même sa propre institution – l’Église – s’est opposée à lui. Le courage de continuer à lutter malgré tout pour la justice à laquelle il croit lui donnera cependant, je pense, encore longtemps de la force. L’accompagnement international au Honduras est, à cet égard, d’une grande importance. Il contribue à ce que tous et toutes puissent être entendu·e·s légalement, à ce que les procédures judiciaires soient menées le plus correctement possible et à ce que la revendication de la parole ne soit pas balayée par la criminalisation.

Quand aller à l’école est dangereux

Quand aller à l’école est dangereux

Par Nicolas

Cinquième texte de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS
Nicola sa passé 3 mois en Palestine/Israël en tant qu’observateur des droits humains de novembre 2017 à février 2018. Il est juriste de profession et travaille actuellement comme Risk Profiler au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Il suit en outre un CAS en « Religion, Peace & Conflict » auprès de swisspeace.
Sur le chemin de l'école Tuq'u. Photo : PWS-EAPPI 2018
Un autre « school run » était à l’ordre du jour. Depuis près de trois mois, nous avons assuré plusieurs fois par semaine ce que l’on appelle une « présence protectrice » dans quatre à six écoles des environs de Bethléem. Les enseignant·e·s palestinien·ne·s nous ont explicitement demandé de nous rendre le plus souvent possible sur le chemin de l’école et devant les écoles. Trop souvent, les écoles et leurs alentours sont le théâtre de contrôles d’identité, d’arrestations et de violences entre les enfants palestiniens et l’armée israélienne. La présence internationale d’EAPPI a notamment un but de dissuasion afin d’éviter que de tels incidents se produisent. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.
Travail d’accompagnement des droits humains en Palestine/Israël :
Dans le cadre du Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI) du Conseil œcuménique des Églises : accompagnement protecteur des agriculteurs×trices et des écoliers×ères, monitoring de checkpoints, observation des violations quotidiennes des droits humains, coopération et échange avec les organisations de paix locales ; travail de documentation, de compte-rendu et de sensibilisation.

« Make your presence felt »

À 7h du matin, nous nous sommes rendus avec notre chauffeur palestinien à l’école primaire et secondaire de Tuq’u et avons été accueillis, comme souvent, non seulement par des enseignant·e·s et des élèves palestinien·ne·s chaleureux, mais aussi par l’armée israélienne. Les soldats israéliens avaient garé leur jeep à côté de l’entrée de l’école primaire, bien qu’il n’y ait pas de colons israéliens à protéger à des kilomètres à la ronde. Et pourtant, il y a des raisons pour lesquelles ils patrouillent presque quotidiennement devant les écoles palestiniennes. Leur devise est « Make your presence felt » : les Palestinien·ne·s doivent ressentir l’occupation quotidiennement, non seulement physiquement mais aussi psychiquement. Un sentiment que chaque enfant en Cisjordanie connaît et avec lequel il est impossible de faire autrement.

L’armée israélienne devant l’école primaire de Tuq’u. Photo : Nicolas/PWS-EAPPI 2018

C’est ainsi que d’innombrables élèves palestinien·e·s sont confrontés, avec peur, à l’occupation israélienne sur le chemin de l’école, en passant tôt le matin devant de jeunes soldats lourdement armés avec leur jeep. Beaucoup de leurs connaissances et de leurs proches ont déjà été arrêtés sur ce même chemin de l’école ou dans la cour de récréation et ont déjà vu cette jeep de l’intérieur de l’école. Les enfants sont souvent accusés d’avoir lancé des pierres. Après quelques jours de détention, ils·elles sont généralement libéré·e·s contre une caution de plusieurs centaines de francs. Les enfants ne bénéficient que de peu de droits procéduraux. Ainsi, selon le droit militaire israélien, aucun avocat n’est autorisé à être présent lors du premier interrogatoire de l’enfant.

Peu à peu, les élèves n’étaient plus pour moi des enfants palestinien·e·s comme les autres, mais des visages familiers que je me réjouissais de revoir et qui me saluaient avec des sourires, des gestes chaleureux et de nombreux « high-five ». J’ai d’autant plus souffert avec eux lorsque le personnel enseignant présent m’a informé des arrestations qui avaient eu lieu. La semaine précédente, il y en avait eu trois. Les raisons en étaient inconnues. On ne savait pas non plus où ils se trouvaient. Nous avons réitéré au corps enseignant et aux membres de la famille qu’il était possible de faire appel à l’organisation « Defence for children international » (DCI), qui offre un soutien juridique gratuit dans de telles affaires. Après une courte partie de volleyball, nous avons repris la route.

Violents affrontements

L’après-midi – sur le chemin de l’école à Al-Khader – nous avons été pris dans un violent affrontement entre des élèves palestinien·e·s et l’armée israélienne. À environ 200 mètres de l’école, nous avons rencontré d’un côté des élèves et de l’autre, deux soldats israéliens. Les deux groupes se provoquaient mutuellement par des gestes et des paroles. Le visage recouvert d’un kufiya, les élèves ont ramassé quelques pierres sur le sol et les ont lancées en direction des deux soldats. Ces derniers s’en sont amusés à distance et ont fait signe aux enfants de s’approcher, tout en pointant leurs armes sur les élèves qui s’approchaient. La situation menaçait de dégénérer.

L’école Al-Khader. Photo : Nicolas/PWS-EAPPI 2018

Moins de deux minutes plus tard, nous avons vu des dizaines d’enfants et de jeunes courir dans deux rues latérales. Deux jeeps militaires ont foncé à toute vitesse dans notre direction, poursuivant les enfants dans les rues et lançant des grenades assourdissantes. À pied, quelques soldats israéliens ont sécurisé les environs et ont pénétré dans certaines maisons. Des enfants se sont enfuis des maisons en courant, fuyant les soldats et les détonations des grenades assourdissantes. En taxi, nous sommes passés aussi discrètement que possible devant la jeep militaire et avons vu des soldats israéliens arrêter un garçon et le faire monter dans la voiture. Soudain, un soldat a lancé une sorte de bombe fumigène dans notre direction, qui a atterri sur le toit d’une voiture qui passait par là. Nous étions à cinq mètres de là. La situation devenant trop critique, nous avons quitté les lieux.

Arrestation d'un garçon près de l'école Al-Khader. Photo : Nicolas/PWS-EAPPI 2018

Possibilités et limites de l’observation des droits humains

Souvent, nous ne pouvons pas empêcher l’escalade de la violence et les violations des droits humains par notre seule présence. Dans ces situations, nous sommes à chaque fois fortement liés au principe de non-intervention. Mais nous pouvons observer, rapporter et montrer notre solidarité. Ainsi, nous rendons visite aux familles dont les enfants ont été arrêtés. Nous les écoutons et leur montrons qu’elles ne sont pas seules. Dans la mesure du possible, nous agissons comme médiateurs et médiatrices et mettons les personnes concernées en contact avec des organisations locales qui peuvent leur apporter un soutien concret et spécifique. Nous rentrons quotidiennement nos rapports dans un système qui est également à la disposition d’organisations internationales comme l’ONU ou le CICR. Nous recevons en outre des délégations internationales, rendons compte de la situation sur place et effectuons un travail de sensibilisation partout dans le monde. La communauté internationale doit savoir quelles sont les conséquences de l’occupation israélienne sur la vie quotidienne des Palestiniens et des Palestiniennes.

Quelques jours plus tard, nous nous sommes rendus pour la dernière fois à l’école primaire pour faire nos adieux. Dans deux jours, de nouveaux accompagnateurs·trices des droits humains assureront à nouveau une « présence protectrice » devant les écoles. Nous avons attendu que les enfants aient terminé leur appel matinal (chant de l’hymne national, mouvements gymniques et lecture du Coran). Nous sommes restés à côté de la porte d’entrée et avons distribué des « high-five » aux quelque 200-250 jeunes élèves qui passaient devant nous ; un bel au revoir. À ce moment-là, j’ai su que ce qui me manquerait le plus, ce serait les innombrables « school runs », les élèves et les enseignant·e·s Nous avons bu une dernière tasse de thé ensemble avant de reprendre le chemin de la maison.

Les observateurs des droits humains Nicolas et Paul avec des enseignants de l'école Al Khader. Photo : PWS-EAPPI 2018.

Le prix de la liberté

Le prix de la liberté

Par Elodie Sierro

Quatrième texte de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS
Elodie Sierro a été accompagnatrice des droits humains au Guatemala en 2018 pour une durée de 6 mois avec ACOGUATE, alors organisation partenaire de PWS dans le pays. Elle a fait des études en politique et management public et travaille maintenant en tant que Responsable des partenariats et relations institutionnelles pour Handicap International Suisse.

La lutte pour la récupération des terres au Guatemala

Lors de mon engagement en tant qu’accompagnatrice des droits humains avec PWS/ACOGUATE au Guatemala, j’ai eu l’occasion d’accompagner une communauté autochtone dans son processus de récupération des terres.

Dans cette zone frontalière avec le Honduras, se livre une bataille acharnée et sanglante entre une communauté maya indigène et une famille de propriétaires terriens locaux. La récupération des terres est fondamentale pour les populations autochtones car elle permet une certaine autonomie politique aux conseils autochtones.[1] Cette lutte se fait dans la perspective d’assurer la sécurité alimentaire dans une région où l’on trouve l’un des indices les plus élevés de dénutrition de tout le pays. Pour récupérer leurs terres, les populations autochtones doivent d’abord être reconnues en tant que communauté autochtone avec une personnalité juridique propre. Elles revendiquent le droit à la terre ancestrale et à l’autodétermination des peuples autochtones.

Le travail d’accompagnement des droits humains au Guatemala :
En tant que membre du consortium international ACOGUATE : accompagnement protecteur de défenseur·e·s des droits humains et de témoins dans des procès pour la défense des droits humains ainsi que de communautés défendant leurs terres et la protection des ressources naturelles.
Visite communauté Orient. Photo : PWS/Acoguate 2017

Mais les propriétaires terriens voient d’un mauvais œil ce combat pour la récupération du territoire. Ils tentent donc d’empêcher ce processus et n’hésitent pas à recourir à la violence pour arriver à leurs fins. Cette violence se traduit d’une part par la violence physique et d’autre part par la criminalisation de la lutte de ces communautés autochtones : plusieurs personnes avaient été placées en détention provisoire et attendaient leur procès depuis plusieurs mois.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est la force et le courage des membres de la communauté : d’une part les prisonniers, privés de leur liberté pour un crime qu’ils n’ont pas commis, mais aussi les autres membres de la communauté qui continuent de lutter et sont constamment menacés. En effet, le gouvernement menace, attaque, torture et tue. ela me paraissait impensable en arrivant au Guatemala, mais j’ai vite compris que c’était la dure réalité.

Procès prisonniers politiques Zacapa. Photo : PWS/Acoguate 2017

Mon rôle en tant qu’accompagnatrice des droits humains

Dans ce contexte, le travail de PWS/ACOGUATE est précieux. La présence protectrice d’accompagnatrices et accompagnateurs des droits humains permet aux Guatémaltèques de pouvoir continuer leur travail de défense des droits humains. Par notre présence, nous montrons que le monde est attentif à ce qu’il se passe au Guatemala, et cela permet de limiter la violence physique et structurelle envers les defenseur·e·s des droits humains, cela dissuade les opposants de passer à l’action.   

En tant qu’accompagnatrice des droits humains, j’ai rencontré les membres de cette communauté lors de visites dans la région, notamment lors de visites en prison et durant le procès. Mon rôle était d’accompagner les prisonniers et leurs proches ainsi que les membres de la communauté de manière générale. Au-delà de la présence physique, nous allions également porter la voix de la communauté auprès des responsables politiques au niveau local, ainsi qu’auprès des organisations internationales et des membres des corps diplomatiques. Le but était de rendre visible la situation et de générer un changement pour la population.

Néanmoins, devant tant d’injustice, je me sentais bien souvent démunie et avais de la peine à accepter que ma seule présence puisse suffire à leur apporter un soutien. Souriantes et déterminées, les personnes accompagnées ne perdaient pas de vue leur objectif : revendiquer la justice et leurs droits. Des femmes et des hommes qui risquent leur vie pour défendre leur terre.

Ces personnes luttent depuis des années et lutteront malheureusement probablement encore durant plusieurs années. La présence de PWS/ACOGUATE leur permet de garder la force et de se sentir accompagnés, et d’avoir une épaule sur laquelle s’appuyer.

Je suis heureuse d’avoir pu apporter une petite contribution au travail important que mène cette communauté. Leur force et leur détermination resteront à jamais gravées en moi. Cette expérience m’inspire au quotidien et me permet de garder l’énergie de lutter pour créer un monde meilleur.

Assemblée de COMUNDICH Camotán. Photo: Laura Kleiner 2017

__________
[1] En Amérique centrale, la « Madre Tierra » est un concept central et fait partie de la cosmologie maya, une vision du monde où le respect et la protection de la terre sont au centre. La terre ne se détruit pas, elle se protège et se respecte. Ce savoir ancestral est transmis de génération en génération. Ce lien avec la nature est fort.

Dépossession des Palestinien·ne·s

Dépossession des Palestinien·ne·s

Par Jenny Bolliger

Troisième témoignage de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS

Jenny Bolliger a été mandatée en tant qu’observatrice des droits humains en Palestine/Israël pendant trois mois en 2006/2007 et pendant 3 autres mois en 2007/2008. De 2008 à 2012, elle a été coordinatrice de projet pour la Palestine/Israël (EAPPI) au sein de Peace Watch Switzerland.  Jenny est titulaire d’un bachelor en animation socioculturelle et d’un master en Peace Studies. Aujourd’hui, elle travaille avec des personnes réfugiées.

Je me remémore souvent le temps où j’étais observatrice des droits humains. Depuis lors, j’y suis souvent retourné, comme guide touristique, lors de visites, en tant que coordinatrice suisse du programme EAPPI. Mais je n’ai plus jamais remis les pieds Yanoun, le petit village où j’ai passé trois mois durant l’hiver 2006/2007. J’ai de bons souvenirs des après-midis agréables passés avec les villageois·e·s, à récolter des amandes, à faire du pain, à jouer avec les enfants. Ce sont des souvenirs de rencontres chaleureuses, de visages souriants et de moments joyeux où nous avons essayé de nous dire quelque chose.

Je me demande comment va Yassir, le chauffeur de bus, si Ahmed peut continuer à labourer sa terre, si Layla et ses sœurs ont encore tant d’histoires à se raconter.

Travail d’accompagnement des droits humains en Palestine/Israël:

Dans le cadre du Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI) du Conseil œcuménique des Églises : accompagnement protecteur des agriculteurs·trices et des écoliers·ères, monitoring de checkpoints, observation des violations quotidiennes des droits humains, coopération et échange avec les organisations de paix locales ; travail de documentation, de compte-rendu et de sensibilisation

Cuisson du pain, Yanoun. Photo : J. Bolliger 2006

Les habitant·e·s de Yanoun ont-ils/elles conservé leur joie de vivre malgré la violence des colons israéliens, se soutiennent-ils/elles mutuellement en tant que communauté et leurs enfants ont-ils/elles pu se construire un avenir épanouissant ? J’ai été autorisée à prendre part à leur vie quotidienne, notre présence était un changement bienvenu et le village s’est senti protégé et connecté au monde grâce à nous. Il était de notre devoir de transmettre et diffuser leurs histoires et ainsi d’attirer l’attention sur les personnes qui se cachent derrière les grands reportages.

Yassir et son fils, Yanoun. Photo : J. Bolliger 2006

La menace permanente : l’histoire de Hadla

Le lien avec les personnes susmentionnées est encore très fort et, heureusement, la première chose dont je me souviens, ce sont les beaux moments. Mais les textes que j’ai écrits à cette époque parlent aussi de la menace permanente :

Bouleversée, Hadla nous accueille ; en fait, elle aurait dû quitter sa maison depuis longtemps. Avec ses fils et leur famille, elle vit dans la grotte où elle est née. Des soldats et des colons israéliens passent sans cesse et lui font peur. Elle est heureuse de nous voir et, ensemble, nous essayons de trouver un avocat pour défendre son cas. La terre qu’elle et sa famille cultivent appartient à une grande famille palestinienne à laquelle elle paie un loyer. L’ordre écrit que Hadla a reçu dit, en hébreu, que l’armée veut confisquer la zone à des fins d’entraînement.

Dans la grotte de Hadla et sa famille. Photo : J. Bolliger 2006

Je ne sais pas comment l’histoire de Hadla s’est poursuivie, si l’avocat a pu défendre avec succès la famille. Au cours des trois mois, nous sommes souvent revenus rendre visite à la famille et l’avons encouragée à continuer à se battre. Nous avons documenté son cas et d’autres cas d’accaparement des terres et les avons transmis au bureau local de l’OCHA des Nations unies et au CICR afin qu’ils puissent se faire une idée plus précise de la situation sur le terrain. Nous avons également contacté des organisations de défense des droits humains en Israël, telles que B’Tselem et Adalah, qui contribuent à couvrir les frais de justice.

Hadla n’est pas un cas isolé : il y a différentes méthodes d’accaparement des terres

Il existe malheureusement des milliers d’histoires comme celle de Hadla. Outre les intimidations et les attaques des colons israéliens, le gouvernement israélien tente de s’approprier des terres et de les incorporer à son territoire par divers moyens. Par exemple, les terres sont confisquées à des fins militaires, comme mentionné ci-dessus. Mais les terres palestiniennes sont également expropriées pour la prétendue protection de la nature, pour la construction du mur de séparation ou de routes que les Palestinien·ne·s ne sont pas autorisés à utiliser. En outre, une vieille loi datant de la période ottomane a été réactivée, qui stipule que les terres non cultivées deviennent automatiquement propriété de l’État israélien après trois ans. À cette fin, la population n’est plus autorisée à cultiver et à labourer ses terres – et voilà. Cela ne se produit pas seulement dans les régions rurales, mais peut également affecter des rangées entières de rues et de quartiers dans les villes. L’exemple le plus marquant et le plus récent de la dépossession des Palestinien·ne·s est celui de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est[1].

Il est bon de savoir qu’après moi, d’autres observateurs et observatrices des droits humains ont été présents pour soutenir les gens dans leur lutte pour leur pays et leurs terres. Mon mandat à Yanoun a eu un grand impact sur moi et m’a rendu plus investie en politique. Les belles rencontres sur le terrain me motivent à rester engagée et à défendre les droits humains. Je continue donc à être active au sein du mouvement Palästina Solidarität Basel.

«Communautés en résistance» – l’Assemblée générale de la CPR-Sierra

«Communautés en résistance» - l’assemblée générale de la CPR-Sierra.

Par Michael Kohli

Deuxième texte de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS  
Michael Kohli était en mission au Guatemala d’octobre 2018 à avril 2019. Il était accompagnateur des droits humains pour ACOGUATE, l’organisation partenaire de PWS au Guatemala. Michael a étudié la psychologie et les sciences politiques. Il travaille actuellement comme coursier à vélo à Zurich et continue à soutenir les défenseur·e·s des droits humains au Guatemala au sein du comité du Guatemala-Netz Zürich.

L’un des souvenirs les plus marquants de ma mission au Guatemala est l’Assemblée générale de la CPR-Sierra, qui s’est tenue près de Chajul, dans le nord-ouest du pays. CPR est l’acronyme de Comunidades de Población en Resistencia, qui se sont formées pendant le conflit armé interne au Guatemala. Ces « communautés en résistance » ont été persécutées par les forces gouvernementales car elles étaient considérées comme des lieux propices pour la guérilla. Les communautés, majoritairement autochtones, ont parfois dû se cacher pendant des mois ou des années dans des conditions extrêmement difficiles.

Le travail d’accompagnement des droits humains au Guatemala :
En tant que membre du consortium international ACOGUATE : accompagnement protecteur de défenseur·e·s des droits humains et de témoins dans des procès pour la défense des droits humains ainsi que de communautés défendant leurs terres et la protection des ressources naturelles.

Je me souviens bien du voyage quelque peu ardu à l’aller et du voyage de retour plutôt épuisant, pendant lequel nous étions maintenus éveillés dans le bus par de la musique rock chrétienne, vidéo comprise. Il faut dire que le voyage de retour avait commencé vers 2 heures du matin et que, par conséquent, tous les passagers et passagères auraient volontiers fait le trajet sans musique.

Assemblée générale de la CPR-Sierra. Photo : PWS/Acoguate 2019

Pour se souvenir et unir ses forces

En dehors de ces événements qui font partie de la vie des accompagnateurs·trices des droits humains, je me souviens très bien de ce sentiment de tension joyeuse qui entourait la préparation et l’accompagnement à Santa Clara, Chajul. D’une part, il s’agissait de la première Assemblée générale de la CPR depuis de nombreuses années. L’Assemblée avait été convoquée car, selon la CPR, les promesses des accords de paix conclus en 1996 n’avaient pas été tenues. Les discriminations, le racisme et les inégalités flagrantes dans la répartition des terres et des richesses restent des facteurs déterminants dans la société guatémaltèque, même après la fin du conflit armé. Au Guatemala, on ne parle généralement pas de guerre civile, mais de « Conflicto armado interno », c’est-à-dire de conflit armé interne. Cela tient compte du fait que pendant les conflits armés de 1960 à 1996, il n’y avait pas deux parties égales qui se faisaient face. Il s’agissait plutôt d’une guerre menée par l’État guatémaltèque/militaire contre sa propre population et en particulier contre la population autochtone du Guatemala, contre laquelle un génocide a été perpétré. Selon la Commission de vérité du Guatemala, plus de 200’000 personnes ont été tuées pendant la guerre, 83 % des victimes étant des autochtones et 93 % des violations des droits humains ayant été commises par l’armée. Cette Assemblée n’était donc pas seulement un événement où l’on commémorait les immenses souffrances et privations de l’époque de la guerre, mais aussi une occasion pour les acteurs de la société civile de se mettre ensemble et d’unir leurs forces.

Assemblée générale de la CPR-Sierra. Photo : PWS/Acoguate 2019

Pour accompagner cet événement, j’étais en binôme avec une autre volontaire, pour qui c’était son premier accompagnement ; j’avais donc la responsabilité principale et je voulais aussi montrer ce que j’avais appris pendant ma mission. En outre, c’était l’un de mes derniers accompagnements. Par conséquent, mon esprit était déjà intensément occupé à digérer ma mission au Guatemala et à penser à ce qui viendrait ensuite.

Notre rôle en tant qu’accompagnateurs·trices des droits humains

Pendant l’accompagnement, ma collègue et moi étions dans notre rôle typique d’observateurs·trices, toujours un peu en retrait. Cela n’a pas toujours été facile, car l’événement était entouré d’un fort esprit révolutionnaire, qui se reflétait dans les voix des participant·e·s. Une partie de moi aurait aimé se laisser emporter lorsque la parole nous a été donnée pour nous exprimer. Après un instant d’hésitation, je me suis finalement levé pour dire quelque chose. Cependant, il était tout à fait clair que notre mandat ne nous permettait pas de faire des déclarations politiques ou partisanes. Mon discours a donc été plutôt superficiel et vague par rapport aux autres. Je les ai remerciés pour l’invitation et leur ai brièvement expliqué quel était notre rôle en tant qu’accompagnateurs·trices internationaux.

Accompagnement lors de l’Assemblée générale de la CPR-Sierra. Photo : PWS/Acoguate 2019

Je ne saurais trop insister sur l’importance de cette impartialité et du principe de non-ingérence dans l’accompagnement international des droits humains. Pour cela, une analyse complète des différents acteurs impliqués est indispensable avant tout accompagnement et les missions ponctuelles n’ont lieu qu’à la demande des organisations ou des personnes accompagnées.

La situation tendue des droits humains au Guatemala rend plus nécessaire que jamais que des personnes de Suisse puissent continuer à se rendre au Guatemala comme accompagnateurs·trices des droits humains. Les nombreux retours positifs que j’ai reçus de personnes que j’ai accompagnées durant ma mission démontrent que notre travail était apprécié et considéré comme important.

Accompagnement au tribunal de Tegucigalpa. Suivi du cas.

Accompagnement au tribunal de Tegucigalpa. Suivi du cas.

Par Marcel Anderegg

Premier témoignage de la série « Récits d’observateurs·trices des droits humains – rétrospective » pour les 20 ans de PWS
Marcel Anderegg a été volontaire de PWS dans le cadre du projet PROAH au Honduras pendant six mois en 2014. PWS a fait partie de ce projet entre 2011 et 2015. Il est titulaire d’un master en sciences agraires de l’EPFZ et dirige aujourd’hui l’Association suisse des ingénieurs agronomes et des ingénieurs en technologie alimentaire (ASIAT).
Il s’agissait d’un incident violent, de ceux qui se produisent presque quotidiennement au Honduras : un soir, fin mai 2012, Ebed Jassiel Yánez, quinze ans, s’est faufilé en dehors de la maison de ses parents pour retrouver sa petite amie. Sans la permission de son père, il a pris sa moto et s’est lancé dans la nuit de Tegucigalpa. C’est l’amour qui l’a conduit à cette action, qui s’est malheureusement tristement terminée. Arrivé à destination, il a attendu en vain, son amoureuse n’ayant pas réussi à sortir sans se faire voir. L’adolescent a ensuite pris le chemin du retour, passant devant un poste de contrôle militaire mobile et le traversant sans s’arrêter. Le lieutenant commandant a ordonné à ses troupes lourdement armées et encapuchonnées de se lancer à sa poursuite.
Tâches durant la mission au Honduras :
Accompagnement physique et téléphonique de communautés rurales et de leurs organisations ainsi que de défenseur·e·s des droits humains. Documentation et rapports pour le travail d’information de PWS en Suisse. Participation ponctuelle au travail de réseautage avec des acteurs nationaux et internationaux au Honduras.

Voulant forcer le motocycliste à s’arrêter, ils ont ouvert le feu après seulement quelques mètres. Après avoir été touché par une balle qui est entrée dans sa tête par le cou, le garçon est tombé au sol. Les soldats se sont brièvement arrêtés et ont quitté les lieux immédiatement, au lieu d’appeler à l’aide. Environ deux heures plus tard, ils sont revenus pour ramasser les douilles de cartouches qui traînaient, qu’ils ont jetées de la voiture sur le chemin du retour. Cependant, heureusement, un témoin a pu trouver deux de ces douilles et l’examen balistique a ensuite révélé que l’une d’entre elles appartenait au projectile fatal tiré par l’arme d’Elezear Abimael Rodríguez. Ce dernier a donc été inculpé d’homicide et d’abus d’autorité par le ministère public et condamné à 16 ans de prison le 15 mars 2015.

Les accompagnateurs·trices internationaux de PROAH accompagnent le cas

La famille Yánez a été représentée au tribunal non seulement par le ministère public mais aussi par l’avocate Karol Cárdenas de l’organisation de défense des droits humains COFADEH (Comite de Familiares de Detenidos-Desaparecidos en Honduras). La famille a également été accompagnée par les volontaires de PWS/PROAH depuis la première audience en juin 2012. Lors de ma mission en automne 2014, j’ai poursuivi cet accompagnement et ai ainsi passé de nombreuses heures aux côtés de Don Wilfredo Yánez, le père de la victime, et de Karol. Au début, j’ai eu un peu de mal à suivre les négociations. D’une part, je connaissais mal le système judiciaire hondurien, qui est très complexe. D’autre part, je ne connaissais pas (encore) les nombreux termes juridiques. J’ai essayé de ne rien laisser paraître et ai espéré pouvoir faire une différence juste en étant présent. Ce procès est devenu une partie importante de la vie de Don Wilfredo, mais il a mentionné à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas se venger, mais uniquement rendre justice. Il nous a toujours beaucoup remerciés pour notre accompagnement et était convaincu que l’observation et la présence internationales avaient un effet.

Les parents Yánez avec une photo de leur fils assassiné. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

Le procès a été très difficile, surtout pour les proches de la victime. Comme dans de nombreux procès, les audiences ont été reportées à plusieurs reprises, l’ensemble du processus a été ralenti, les preuves présentées par l’accusation ont été discréditées et des tentatives ont été faites pour créer la confusion. Ce sont des stratégies bien connues des avocats des forces armées de l’État. C’était un cas emblématique et on espérait que d’autres responsables que l’auteur seraient traduits en justice. Le meurtre de l’adolescent ne pouvait être nié car il y avait un cadavre. Mais en fin de compte, c’est une fois de plus un seul soldat qui a dû porter le chapeau.

Défaite ou justice?

Au moins, il y a eu une condamnation, ce qui peut être considéré comme un succès dans un pays où, sur 100 homicides, seuls quatre sont entièrement résolus. Toutefois, si ceux qui donnent les ordres restent en liberté et au pouvoir, la situation générale ne changera pas si vite, et malheureusement, peu de choses ont changé depuis mes mois passés sur le terrain. Dire au revoir à Don Wilfredo Yánez à la fin de ma mission a été un moment difficile. C’était une personnalité impressionnante. Malheureusement, il a depuis succombé à un cancer.

Les parents Yánez en conversation avec l'avocate Karol Cárdenas. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

Souvenirs des salles d’audience de Tegucigalpa

Comme nous étions là en tant qu’observateurs neutres, j’ai commencé à parler à l’avocat des forces armées pendant les pauses. Il a toujours été très amical avec moi, l’échange était stimulant et il a même exprimé son admiration pour notre engagement. Mais il a également qualifié notre travail de dangereux, ce qui aurait pu être perçu comme une menace subtile, mais je n’en étais pas conscient à ce moment-là[1]. Une situation particulière s’est produite le matin avant le prononcement de la sentence. L’un des accusés est apparu en uniforme militaire. Nous y étions allés un peu plus tôt et je lui ai demandé si je pouvais le prendre en photo. Il a dit oui et a posé fièrement. Lorsque ses avocats sont arrivés, ils l’ont renvoyé chez lui, plutôt indignés, et il est revenu en civil. L’image d’un militaire accusé ne devait pas transparaître. Lorsque je suis ensuite allé aux toilettes pendant une pause, il m’a suivi et m’a supplié de supprimer la photo, ce que j’ai fait immédiatement.
«Les balles n’éduquent pas. Les balles tuent.» Un graffiti à Tegucigalpa qui ne correspond malheureusement que trop bien à la réalité. Photo: PWS/Marcel Anderegg 2014

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[1] Le projet PROAH a reçu à plusieurs reprises des menaces et des insinuations sur le manque de légitimité de sa présence. PWS en a tiré les leçons pour le développement du projet ACO-H. Aujourd’hui, PWS dispose d’une accréditation légale au Honduras et est donc légitimée à travailler dans les institutions publiques telles que les tribunaux ou les espaces publics.