Mesures nécessaires pour l’application de la résolution 2728 du Conseil de sécurité des Nations Unies

Mesures nécessaires pour l'application de la résolution 2728 du Conseil de sécurité des Nations Unies

Ceci est une prise de position du Forum pour les droits humains en Israël / Palestine du 27.03.2024.

Le Forum est une alliance de 14 organisations non-gouvernementales (y compris Peace Watch Switzerland) qui s’engagent dans le cadre du conflit du Proche-Orient pour la promotion d’une approche basée sur les droits humains.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi sans opposition la résolution 2728 qui exige un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, la libération de tous les otages et un libre accès de l’aide humanitaire à la bande de Gaza. Le Forum pour les droits humains en Israël/Palestine salue cette résolution et le rôle actif que la Suisse a joué dans son élaboration. Nous demandons maintenant au Conseil fédéral de présenter et de prendre des mesures concrètes pour faire appliquer cette résolution juridiquement contraignante.
 

Forum pour les droits humains en Israël/Palestine

27.03.2024

Prise de position du forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine sur UNRWA

Prise de position du forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine sur UNRWA

Cette prise de position a été publiée le 01.02.2024 sur le site du Forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine.

Un soutien pérenne à l’UNRWA est indispensable

Alors que l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, est actuellement critiquée de toute part, nous affirmons en tant que Forum pour les droits humains en Israël/Palestine que l’assistance qu’elle déploie dans quatre pays du Proche-Orient, à commencer par l’aide humanitaire vitale qu’elle achemine et distribue dans la bande Gaza au mieux de ses capacités, doit être préservée et garantie financièrement sur la durée.

Nous saluons les investigations ouvertes par le management de l’UNRWA sur les agissements présumés de certains de ses employés durant et autour des actes terroristes du 7 octobre sur le territoire israélien. Il est primordial pour toute organisation de s’assurer que son système de controlling interne est fiable afin de garantir sa crédibilité et le financement de son travail à long terme.

Mais nous condamnons la décision spontanée d’une douzaine de pays donateurs de suspendre leurs financements destinés à l’agence uniquement sur la base d’accusations portant sur un petit groupe de collaborateurs. 

Alors que la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza choque le monde entier, la suspension des financements aura une incidence sur l’aide apportée par l’UNRWA à plus de deux millions de civils – des enfants pour plus de la moitié – qui en dépendent pour survivre. Nous condamnons l’irresponsabilité de ce qui deviendrait une «punition collective» des habitant⋅e⋅s de la bande de Gaza pour reprendre les termes du directeur général de l’UNRWA, le Suisse Philippe Lazzarini. Les suspensions de financement annoncées contreviendraient en outre aux mesures conservatoires ordonnées par la Cour internationale de justice (CIJ) le 26 janvier dernier, parmi lesquelles figure la mise en place de «mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture de services de base et d’aide humanitaire aux Palestiniens de la bande de Gaza».

L’UNRWA est la plus importante agence humanitaire dans la bande de Gaza et l’ampleur de l’aide apportée par cette dernière ne peut pas actuellement être fournie par d’autres agences travaillant sur place. Rediriger les fonds vers d’autres acteurs ne saurait pallier l’effondrement du système humanitaire à Gaza qui résulterait d’une suspension des fonds alloués à l’UNRWA. La surenchère à l’œuvre dans les propos tenus par des représentants du gouvernement israélien à l’encontre de l’UNRWA est, dans ce contexte, irresponsable.

Nous saluons l’initiative de la Commission de politique extérieure du Conseil national d’inviter M. Phillipe Lazzarini pour un entretien approfondi le 25 mars prochain à Berne. Tant que le fonctionnement de l’UNRWA dans son ensemble n’est pas incriminé, la Suisse n’a aucune raison de retarder les contributions financières qu’elle s’est engagée à verser à l’agence.

Cinq raisons de ne pas laisser tomber l’UNRWA en lui retirant ses financements:

  • Les communications qui ont conduit aux suspensions de financements se référaient à quelque 12 employés de l’UNRWA qui auraient participé aux attaques du 7 octobre. Si cela est confirmé, ces derniers devront être poursuivis pénalement. Mais il s’agit de 12 personnes sur un total de 13’000 employé⋅e⋅s de l’UNRWA dans la bande de Gaza.

  • Actuellement, alors qu’ils sont victimes des bombardements incessants de l’armée israélienne, «deux millions de civils à Gaza dépendent de l’aide critique de l’UNRWA pour leur survie au quotidien.» Ce sont les mots du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

  • Dans les faits, il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA à court et moyen terme pour assurer l’acheminement massif d’aide humanitaire dont les Gazaouis ont actuellement besoin. La connaissance du terrain et les infrastructures gérées par l’agence rendent cette dernière indispensable. L’UNRWA est une agence professionnelle. Elle est pilotée par un management extrêmement rigoureux (avec le Suisse Philippe Lazzarini à sa tête) et elle est soumise à des contrôles internes et externes réguliers.

  • En temps normal et de manière générale, grâce à tous les services de base qu’elle assure, l’UNRWA contribue à la stabilité dans une région aux abois. Limiter les financements alloués à l’UNRWA, c’est donc prendre le risque d’embrasements incontrôlables dans plusieurs pays du Proche-Orient.

  • Les accusations portées contre l’UNRWA (plus que contre toute autre organisation des Nations unies) doivent toujours être considérées à la lumière des agendas politiques en temps de guerre. Une guerre se livre aussi, de part et d’autre, sur le terrain de la communication par le biais de diffamations ciblées. Seul un examen indépendant des accusations formulées permet de traiter ces dernières de manière crédible.

01.02.2024

Prise de position du forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine sur le rôle de la Suisse dans la guerre en Israël/Palestine

Prise de position du forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine sur le rôle de la Suisse dans la guerre en Israël/Palestine

Cette prise de position a été publiée le 27.10.2023 sur le site du Forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine.

Le travail important de défense des droits humains et de protection des populations civiles ne doit pas être entravé

Mercredi dernier, 25 octobre 2023, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) annonçait sa décision de suspendre son soutien financier à onze ONG palestiniennes et israéliennes «en raison de la nouvelle situation qui prévaut depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la reprise des hostilités au Proche-Orient»1 . Nous sommes convaincu.e.s qu’un tel affaiblissement d’organisations locales de défense des droits humains reconnues, actives dans la protection des populations civiles et partenaires de longue date de la DDC envoie dans le contexte actuel un très mauvais message. La préservation des droits humains est une priorité absolue compte tenu de la dernière escalade de violence. Les organisations partenaires de la DDC en Israël et dans le Territoire palestinien occupé sont régulièrement auditées et plusieurs d’entre elles ont récemment achevé un processus d’évaluation externe de leurs activités mené sur trois ans. Le rapport daté du 20 août 2023 est formel: “The evaluation team recommends that SDC continue its core support to these eight partners. These are good organizations doing excellent work.” («L’équipe d’évaluation recommande à la DDC de poursuivre son soutien de base à ces huit partenaires. Ce sont de bonnes organisations qui font un excellent travail.») [1]

La décision du DFAE de suspendre le soutien financier accordé à onze ONG locales constitue une restriction supplémentaire pour une société civile déjà soumise à de fortes contraintes. Elle peut nuire à la réputation de ces organisations de défense des droits humains expérimentées et reconnues, et entraîner des risques supplémentaires pour leurs employé.e.s. La suspension des financements annoncée par la Suisse risque en sus d’envoyer un signal négatif aux autres organisations et donateurs qui soutiennent la société civile en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, alors même qu’il n’existe actuellement aucun élément concret pour suspendre les financements. Nous appelons le DFAE à maintenir le financement des organisations partenaires locales de la DDC auditées en Palestine et Israël tant qu’aucun motif de suspension fondé n’est induit par un nouvel audit. L’appréciation des organisations de la société civile locale doit s’appuyer sur des critères factuels standard et des évaluations sérieuses. Il n’est pas concevable que des décisions soient prises ‘ad hoc’ suite à des pressions politiques.

Un cessez-le-feu immédiat et illimité est nécessaire

Lors de ce même mercredi 25 octobre 2023, la Suisse a appelé à la protection de la population civile en Israël et à Gaza devant le Conseil de sécurité de l’ONU, mais elle s’est abstenue lors du vote sur un projet de résolution de la Russie appelant à un cessez-le-feu immédiat. Au lieu de cela, la Suisse a voté pour un projet de résolution américain qui se contentait de préconiser des «pauses humanitaires». Cela n’est pas suffisant. Face à une catastrophe humanitaire sans précédent dans la bande de Gaza, un cessez-le-feu immédiat est nécessaire. Tout doit être entrepris pour éviter de nouvelles morts de civils en Israël et dans le Territoire palestinien occupé et garantir l’accès à une aide vitale à tous celles et ceux qui en ont besoin. Nous appelons donc le Conseil fédéral à plaider avec force en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et illimité au sein du Conseil de sécurité de l’ONU

1: Lucid collaborative: «Promotion and Respect for Human Rights, Gender Equality, and International Humanitarian Law». External Evaluation of the Work of SDC Partners in Israel and the Occupied Palestinian Territories, 2021-2023.

27.10.2023

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[1] Lucid collaborative: «Promotion and Respect for Human Rights, Gender Equality, and International Humanitarian Law». External Evaluation of the Work of SDC Partners in Israel and the Occupied Palestinian Territories, 2021-2023.

Prise de position du Forum pour les droits de l’homme en Israël/Palestine sur l’escalade récente de la violence sur le terrain

Prise de position du Forum pour les droits de l’homme en Israël / Palestine sur l’escalade récente de la violence sur le terrain

En tant que Forum pour les droits humains en Israël/Palestine, une alliance de 14 organisations suisses (y inclus Peace Watch Suisse) qui s’engagent dans le cadre du conflit du Proche-Orient pour la promotion d’une approche basée sur les droits humains, avec une moitié de ses membres actifs sur le terrain, nous exprimons notre inquiétude face à la dernière escalade de violence au Proche-Orient.

Des actes de violence très graves allant à l’encontre du droit international et des droits humains sont à nouveau perpétrés, tant par le Hamas et ses alliés que par les forces de sécurité israéliennes. Les crimes tels que les massacres commis par Hamas ne sauraient aucunement être justifiés, et doivent au contraire être fermement condamnés. Nous nous opposons également très clairement à toute forme de déshumanisation dans les médias. Les attaques délibérées sur la population civile, ainsi que les attaques disproportionnées qui tuent ou blessent des civils, sont des crimes de guerre. Toutes les parties au conflit sont tenues de respecter le droit international et de tout faire pour éviter d’autres victimes civiles. Les civils pris en otage par le Hamas doivent être libérés immédiatement, sans condition ni atteinte à leur intégrité.

Les événements de ces derniers jours ne doivent pas être considérés isolément. Cela fait 16 ans que la population de Gaza subit un blocus qui l’empêche à dessein de mener une vie normale et dans la dignité. La situation humanitaire dans la bande de Gaza est catastrophique et n’offre aucune perspective.

L’occupation, l’expansion des colonies et la privation de droits infligée à la population palestinienne, que nombre d’expert·e·s des droits humains qualifient d’apartheid, sont aussi responsables de cette crise de longue date, de même que la tolérance de la communauté internationale vis-à-vis de toutes les violations du droit international, ou encore l’impunité générale dont jouissent leurs auteurs.

Revendications du Forum pour les droits humains en Israël/Palestine:

  • Nous demandons à l’ensemble des parties au conflit de mettre immédiatement un terme aux violences et de respecter les prescriptions du droit international humanitaire. La Suisse doit s’engager expressément en ce sens vis-à-vis des parties au conflit.
  • Nous saluons le fait que la Suisse ne remette pas en question l’aide humanitaire qu’elle destine à la région et appelons de nos veux une augmentation des fonds alloués à la réponse humanitaire au vu de l’aggravation de la situation. La Suisse doit également renforcer les organisations des droits humains et humanitaires israéliennes et palestiniennes et les protéger contre les mesures de répression exercées à leur encontre par le gouvernement israélien et diverses entités palestiniennes. La dernière escalade de violence fait de la garantie du respect des droits humains une priorité essentielle.
  • En outre, la Suisse doit s’engager pour que la Cour pénale internationale (CPI) relance les enquêtes sur les crimes de guerre commis en Israël/Palestine depuis 2015 et poursuive leurs auteurs. Il va de soi que la CPI doit également enquêter sur tout crime de guerre perpétré ces derniers jours, ce qui inclut la suppression de l’acheminement de vivres, médicaments et carburant dans la bande de Gaza où vivent 2,3 millions d’habitant·e·s. Le recours à la famine comme arme de guerre au dépend d’une population civile est un crime de guerre d’après le Statut de Rome.
  • Afin de privilégier une véritable résolution du conflit par opposition à une simple gestion du conflit, la Suisse doit s’engager pleinement pour mettre un terme à l’occupation israélienne. Seule cette voie mènera à une paix juste et durable pour les populations palestinienne arabe et israélienne juive en Israël/Palestine.

12.10.2023

Portrait EAPPI 2023

Portrait de Volontaire EAPPI 2023

En 2022, Britta Gfeller s’est engagé durant trois mois comme observateur des droits humains en Palestine/Israël avec Peace Watch Switzerland (PWS). Auparavant, elle a travaillé plusieurs années comme journaliste, notamment dans le domaine culturel à la télévision suisse. Après sa mission, elle s’est réorientée professionnellement et commencera un stage au service de communication de l’EPER à l’automne 2023. Dans cette interview, elle nous parle de sa motivation et de ses expériences sur le terrain. PDF-Version

Le droit à l’eau

Le droit à l’eau : une ressource vitale pour laquelle les populations locales des pays de nos projets doivent se battre

Bulletin d’information Honduras und Palestine/Israël – Juillet 2023

En 2010, l’ONU a reconnu le droit d’accès à l’eau potable comme un droit humain. Pourtant, 40% de la population mondiale est touchée par la pénurie d’eau et le changement climatique ne fait qu’aggraver la situation. En mars 2023, la première conférence mondiale des Nations Unies sur l’eau depuis 1977 a eu lieu. PWS a saisi l’occasion pour se pencher sur la question de l’importance de l’eau dans les pays de programme. Vous pouvez lire ici les témoignages des organisations de la société civile interrogées. PDF Version.

Une présence protectrice auprès des bergères de Kisan

InfoBlatt Palästina/Israel (EAPPI) - November 2022

A Kisan, un village d’agriculteurs·trices près de Bethléem, les observateurs·trices internationaux des droits humains d’EAPPI offrent une protection aux bergères palestiniennes contre les attaques des colons israéliens. Chaque jour, les bergères doivent conduire leur bétail sur des pâturages situés en territoire contrôlé par Israël et jouxtant une colonie israélienne. Des affrontements ont régulièrement lieu. Lisez ce bulletin d’information sur le quotidien et la résistance des bergères concernées. PDF

Portrait de Volontaire EAPPI 2022

Portrait de Volontaire EAPPI 2022

En 2022, Werner Surbeck s’est engagé durant trois mois comme observateur des droits humains en Palestine/Israël avec Peace Watch Switzerland (PWS). Avant sa retraite, il était enseignant secondaire à Spreitenbach et professeur d’allemand pour des requérant·es d’asile. Dans cette interview, il nous parle de sa motivation, de la reprise d’EAPPI après le Covid-19 et de ses expériences sur le terrain. PDF

Bulletin Info Palestine/Israël – Novembre 2021

Bulletin Info Palestine/Israël (EAPPI) - Novembre 2021

Jack Munayer, coordinateur local du programme EAPPI, décrit dans une interview avec PWS tout ce que le bureau de Jérusalem entreprend pour accompagner les personnes et les communautés en Palestine/Israël même sans la présence d’observateurs·trices internationaux des droits humains et pour attirer l’attention internationale sur les événements dans cette région. Aussi disponible en PDF.

Bulletins Info 20 ans de PWS

Bulletin Info 20 ans de PWS - Juillet 2021

Le 19 juillet 2001 a eu lieu l’assemblée pour la fondation de l’association Peace Watch Switzerland.  L’accompagnement de réfugiés guatémaltèques de retour du Mexique dans les années 1990 a marqué les débuts de PWS. Ici vous pouvez savoir plus sur la genèse, les développements actuels et le travail d’accompagnement dans les pays du projet. Ici aussi disponible en PDF.